MoDem : les ex-UDF s'effacent devant les nouveaux sabras

> Moins d'un an après le congrès de Villepinte, c'était aussi une épreuve de vérité, car il s'agissait, à l'occasion de ce scrutin, de fusionner et de "peigner" dans un fichier unique les ex-adhérents de l'UDF - qui en novembre avaient été automatiquement enregistrés au MoDem - et les nouveaux adhérents venus dans l'élan de la campagne présidentielle. Et de vérifier ceux qui étaient restés, puisque n'étaient admis à voter que les adhérents à jour de cotisation. La - bonne - surprise pour les responsables du mouvement a été de constater que les effectifs ont résisté à la difficile séquence électorale qu'il vient de traverser : sous réserve de validation définitive, le nombre actuel d'adhérents approcherait les 55 000.

> Le deuxième enjeu de ce scrutin était de former une nouvelle ossature qui parvienne à "fusionner" les cultures héritées de l'ex-UDF et celles importées par une nouvelle génération de militants. La récente "université de rentrée" du MoDem, début septembre au cap Esterel, avait montré, lors des nombreux ateliers de discussion, la difficulté à"parler la même langue". Le "médiateur" nommé par M. Bayrou, l'ancien député (UDF) Gilles Artigues, multipliait les déplacements dans les fédérations pour tenter d'apaiser les conflits et d'éviter les déchirements. L'opération, au final, a permis au MoDem de franchir un palier important. Dans les deux tiers des départements, une seule liste était présentée aux suffrages des adhérents. Dans les départements où plusieurs listes étaient en présence, des présidences collégiales ont été mises en place. "Le plus important, souligne Eric Azière, responsable de l'organisation de ces élections, est le brassage entre deux ou trois générations de militants qui vont désormais travailler ensemble dans un exécutif départemental."

> "FIN DU PARTI DE NOTABLES"

> C'est un important renouvellement qui s'est opéré à cette occasion, nombre d'anciens notables locaux de l'"ère centriste" ayant dû s'effacer devant les nouveaux cadres issus de la campagne présidentielle ou, décidés à jouer le jeu, acceptant de faire équipe avec eux. "C'est la fin d'un parti de notables et l'édification d'un parti de militants, de responsables associatifs, impliqués dans la vie locale, insiste M. Azière. Bayrou voulait une nouvelle génération, il l'a."

> Ces élections ont permis de commencer à refermer certaines des blessures ouvertes lors des municipales. Comme dans la fédération du Rhône, où le MoDem s'était éparpillé entre plusieurs listes. Dans la même équipe de direction se retrouvent à la fois Cyril Isaac-Sibille, fils de l'ancienne députée centriste Bernadette Isaac-Sibille, qui avait fait alliance avec Eric Lafon, un proche de Corinne Lepage, la fondatrice du mouvement écologiste CAP 21, mais aussi des proches de l'ancien président de la fédération du Rhône, le sénateur Michel Mercier, qui s'est désormais mis en retrait. La page est bien tournée.

 

Patrick Roger

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