Le MoDem reste indépendant.

Publié le par nicolas

Pour Bayrou, le MoDem doit rester «non aligné»

Par Rodolphe Geisler 

Le Figaro.


   


Pour François Bayrou, la démarche de l'UMP est une entreprise de «captatio benevolentiae» pour s'attirer la bienveillance du MoDem. Crédits photo : Le Figaro

 


Malgré un ton moins sévère envers le gouvernement, le chef centriste ne souhaite pas servir d'appoint à la majorité. 

Les voix du MoDem ne sont pas à vendre. Bien que flattés par les récents propos de Jean-Pierre Raffarin, mercredi sur LCI, qui a appelé François Bayrou à «retrouver sa place» au sein de la majorité, les cadres orange n'entendent pas céder aux sirènes de l'UMP. «Pour la démocratie, il est important d'avoir au sein de l'espace républicain des voix libres, responsables et non alignées», revendique l'eurodéputée Marielle de Sarnez, première vice-présidente du MoDem.

Sénatrice du Loir-et-Cher, Jacqueline Gourault, elle, se dit «ravie que Jean-Pierre Raffarin se rende compte où est le vrai centre». «De facto, il reconnaît que ce vrai centre, c'est nous», observe-t-elle. Pour autant, ces deux fidèles du président du MoDem déclarent, l'une et l'autre, «ne pas être dupe» de ce qui se cacherait derrière cet appel du pied de l'UMP. «Ceci signe l'échec de tout ce qu'ils ont essayé de faire depuis trois ans avec les satellites centristes de l'UMP. Ils les ont faits députés, ministres, mais, aujourd'hui, ils se rendent bien compte que cela ne leur a pas ramené un seul électeur», estime Sarnez.

Pour Jean-Luc Bennahmias, autre vice-président du parti centriste, «la proposition de Raffarin, c'est le baiser qui tue». «Si François rejoignait la majorité, il pourrait alors dire adieu à son indépendance et à tout ce que nous construisons depuis trois ans», note-t-il. Mais dans l'entourage de Bayrou, on croit surtout déceler, à travers cette déclaration de Raffarin, une «certaine fébrilité» au sein de la majorité. «Après l'échec de leurs tentatives de capter les voix du centre, l'extrême droite étant de retour, ils sont mal» , analyse Christophe Madrolle, délégué national.

 

«Incarner la rupture»

La semaine dernière, lors d'une réunion à huis clos de l'exécutif de son parti, François Bayrou a mis en garde ses cadres : «Ne vous laissez distraire par aucune manœuvre, il n'y a qu'une chose qui compte, c'est le fond !» Le leader centriste aurait ainsi qualifié -en latin- la démarche de l'UMP d'entreprise de «captatio benevolentiae» pour s'attirer la bienveillance du MoDem.

Selon un participant, Bayrou avait auparavant assuré, dans son intervention, «ne pas être un manœuvrier qui change de cap tous les jours» et avait appelé ses troupes à «rester sur la ligne , qui est celle du MoDem depuis le début» : si quelque chose est bien, il faut le dire - «la réforme des retraites est vitale et nécessaire», a-t-il ainsi rappelé. Ce qui n'empêche pas de critiquer la politique actuelle de la France, le déficit, la dette, etc.

Pour Sarnez, déçue de voir le PS tourner le dos à tout rapprochement avec le MoDem, «il ne faut pas laisser à la gauche le monopole de l'alternance». «Si nous retournions dans la majorité, derrière, nous ne pourrions plus incarner la rupture», dit-elle. «Naturellement, poursuit Jacqueline Gourault, il faudra bien le jour venu, devant les difficultés où la France se trouve, former des majorités nouvelles avec tous les démocrates et républicains, de la droite modérée aux sociaux-démocrates.»

 

Publié dans Modem national

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